Rencontrez nos artisans : John Clark de Kingston Sail Loft

par Sara Smith

Même sous un ciel couvert, John Clark rêve en couleurs… dans les tons vifs de bleu et de blanc ! Passionné de bateaux depuis toujours, M. Clark est fabricant de voiles depuis trois décennies : il propose des voiles de qualité faites main pour la communauté des plaisanciers de Kingston depuis 1988. À l’approche de l’été, il travaille encore plus fort afin d’équiper les voiliers locaux pour la belle saison.

Clark n’est pas originaire de Kingston, mais il a toujours su que cette ville avait une importante communauté d’adeptes de voile.

« Je viens au CORK (Canadian Olympic Regatta, des régates qui ont lieu chaque année à Kingston) depuis l’âge d’environ sept ans, dit-il. J’ai toujours aimé Kingston, et les vents sont bons ici. »

Il a fait ses débuts à Toronto chez North Sails en 1983, dans une ambiance de forte production au rythme rapide. « Je travaillais dans la plus grande entreprise mondiale de production de voiles de l’époque, explique-t-il. C’était parfait pour apprendre le métier, mais ce n’était pas ce que je voulais faire éternellement. » En 1988, il a déménagé à Kingston à la recherche d’une expérience à moindre échelle, plus terre à terre. Il a lancé l’entreprise JC Sails et, en 1999, il s’est associé avec Andy Soper pour ouvrir Kingston Sail Loft. « Andy est désormais à la semi-retraite, dit-il, et je dirige seul les opérations. »

Quelques œuvres de John Clark, toutes voiles dehors. Photo gracieuseté de Kingston Sail Loft
John Clark au travail. Photo gracieuseté de Kingston Sail Loft

L’une des particularités de l’entreprise de M. Clark, c’est que chaque voile est fabriquée à la main avec soin et passion par un expert qui comprend et qui aime vraiment la voile. Même si la technologie a apporté des moyens de production plus commodes, M. Clark préfère s’en tenir aux méthodes éprouvées.

« Je ne suis pas fou des ordis. J’ai appris à faire des voiles à l’aide d’un bâton posé par terre, et je fais encore toutes mes voiles de cette façon, dit-il. Quand on a 50 ans de voile et 30 ans de voilerie dans le corps, on a confiance en son ouvrage. »

Sa passion pour l’art de la voilerie ne s’est jamais tarie. « J’adore faire des voiles, dit M. Clark. C’est vraiment créatif. Chacune varie un peu : on peut choisir ses propres matériaux et changer des détails ici et là ; on doit respecter des étapes de fabrication, tout comme le fait un artiste. Chaque journée est différente. »

Une autre chose qui le rend fier, c’est de pouvoir aider les navigateurs. « Les clients arrivent ici avec des voiles endommagées, explique-t-il, et ils apprécient beaucoup que je sois capable de corriger leur problème et qu’ils puissent ensuite remettre leur bateau à flot. J’adore ça. » Son entreprise est la seule voilerie dans la région, alors il est le seul à Kingston à aider les plaisanciers à naviguer.

Sacs à voiles prêts à partir. Photo gracieuseté de Kingston Sail Loft

Sa décision d’ouvrir sa voilerie à Kingston n’était certainement pas le fruit du hasard. « J’ai choisi expressément cette ville pour démarrer mon entreprise, raconte M. Clark. La communauté de plaisanciers est très grande, et elle s’étend loin : en plus des habitués de Kingston, des gens de Toronto, d’Ottawa et de Montréal ont leur place ici. » Comme le prix des chalets et des terrains riverains est à la hausse, M. Clark prévoit que le nombre de plaisanciers ne fera que continuer à croître. « Beaucoup de gens se lancent : on peut acheter un voilier tout à fait correct pour 10 000 $. »

Le marché croissant, ainsi que la réputation d’excellence de son entreprise, font que M. Clark est rarement désœuvré. Mais son autre passion, filer lui-même sur l’eau, quitte rarement ses pensées. « Les affaires vont très bien en ce moment, et je m’amuse beaucoup ! Mais je travaille six jours par semaine et je souhaite en faire moins », dit-il. Il est en train de former un apprenti dans l’espoir de pouvoir profiter d’un peu plus de temps libre.

« J’espère pouvoir bientôt, un beau jour que soufflera un vent du sud-ouest de 17 nœuds, me retrouver sur l’eau. »